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Édification

2004/2005

 

A la recherche permanente d’indices de réalité pour se fabriquer un autre regard sur ce qui l’entoure, photographe minutieux, Gaël Clariana arpente les lieux vacants de l’espace public et en particulier les abords des villes, les lisières. Il est juste affaire de tendre l’œil, de prendre le temps autrement, d’observer la transformation de nos horizons, tous les territoires du visible que nous traversons au quotidien. Machinalement. Série  - récit photographique au long cours, investigation obstinée, les séries « résidence principale » et « édification » trace la lente éclosion d’une zone pavillonnaire proche d’Amiens.

 

Cela pourrait tout aussi bien se passer ailleurs.

 

De la nature disparue, de la forêt perdue, aux non-lieux des zones intermédiaires émerge un nouveau territoire bâti, bientôt vécu, un monde aseptisé, rectiligne, un lieu manufacturé où les surfaces semblables et planes se cognent aux absences et à la disparition. Ici on construit, on édifie un monde et pourtant il y a quelque chose du vide qui s’impose. Le temps de tout le processus de fabrication, il s’agit d’arpenter, d’observer, de sérier, les gestes comme la répétition des formes, et d’interroger la beauté effrayante de tous ces espaces identiques que l’on retrouve ville après ville et dans lesquels il est question d’habiter et de vivre aussi la citoyenneté.

 

Olivier Meneux

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